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5. Le jeu du whistle (tin et low)

5.1 Prise en main

Poser ses doigts correctement (main droite en bas, main gauche en haut, c'est important [cf Prise en main de la flûte]). Savoir boucher les trous, ouvrir "à la demande", repérer les positions "officielles" (chaque note a une position ou doigté). Doser son souffle, avoir un son correct dans la première octave puis dans le seconde. Ca, c'est déjà une étape énorme !

5.2 Les doigtés sur un whistle en D

Nous représenterons les trous bouchés par une croix "X" et les trous ouverts par un rond "0", tout en sachant que le bec sera placé sur notre schéma à gauche. Un signe "+" sera ajouté à droite du schéma pour indiquer qu'il faut souffler plus fort (pour atteindre la deuxième octave).
A noter que sur un whistle en Ré (D), les notes qui se succèdent forment la gamme de Ré majeur. Les lettres entre parenthèses correspondent au langage ABC, pour plus d'info voir ce site.

XXXXXX Ré (D)
XXXXX0 Mi (E)
XXXX00 Fa# (F^)
XXX000 Sol (G)
XX0000 La (A)
X00000 Si (B)
000000 Do# (C^)
0XXXXX+ Ré (d) (on peut jouer aussi le Ré aigu en bouchant tous les trous mais le son est moins joli)
XXXXX0+ Mi (e)
XXXX00+ Fa# (f^)
XXX000+ Sol (g)
XX0000+ La (a)
X00000+ Si (b)

Sur certains whistles il est possible de monter jusqu'à la troisième octave. Les doigtés par contre n'ont rien à voir avec les doigtés des deux premiers octaves (qui sont identiques). A noter que le Do naturel se fait 0XX000. Mais parfois il est trop haut sur certains modèles, on peut le corriger par exemple par 0XXX0X. On peut même faire un demi trou sur le premier trou : [XX000. Vous l'aurez compris, il faut essayer différents doigtés (et en corrigeant plus ou moins avec le souffle) pour voir lequel s'adapte mieux à votre modèle.

5.3 Les doigtés sur les tin whistles d'autres tonalités que le Ré (D)

Nous n'aurons évidemment pas les mêmes notes à chaque trou, toutefois il est intéressant de jouer sur des whistles d'autres tonalités pour changer la hauteur d'un morceau, en gardant le même doigté comme si l'on jouait sur un whistle en Ré. Dans ce cas on utilise l'instrument d'une autre tonalité comme un instrument transpositeur. C'est comme un guitariste qui jouerait avec un capodastre (doigté conservé).

Au tin whistles les tonalités les plus courantes autre que le D sont : le Bb, le Eb et le C. Plus rare le G (c'est très strident).
Au low whistle les tonalités les plus courantes autre que le D sont : le F et le Eb. Plus rare sont les tonalités de G et surtout de A.

Pour retrouver les notes, il faut déjà savoir que la note la plus grave du whistle (donc tous les trous bouchés) correspond à la tonalité du whistle. Ainsi la note la plus grave d'un whistle en F sera un F, celle d'un whistle en C sera un C etc ...

Puis on applique le schéma d'une gamme majeure à chaque trou. Ainsi, en ton : 1 ; 1 ; 1/2 ; 1 ; 1 ; 1 ; 1/2

Par exemple, pour un whistle en F, nous aurons donc :
XXXXXX F
XXXXX0 G
XXXX00 A
XXX000 Bb
XX0000 C
X00000 D
000000 E
0XXXXX F +
Etc ...

A noter que quelques groupes (Dervish, ...) ont des flûtistes/whistlers qui ne jouent que sur des instruments en Eb, les autres instruments (fiddle, accordéon, ...) sont accordés en conséquence.
Sinon ponctuellement on peut entendre sur certains albums un whistle dans une autre tonalité que le D. Avec l'expérience et en ayant bien travaillé votre oreille, vous pourrez déterminer sur quelle tonalité de whistle est joué tel air, notamment en vous aidant des ornementations (ex du cranning qui n'est politiquement faisable que sur le E ou le D, certains s'amusant à le faire sur le F ... ) ou des caractéristiques de l'instrument (par exemple le C qui est une note faible et qui est difficile à ornementer).

5.4 La langue

Donner des coups de langue ou tonguing sert à articuler certaines notes. Attention, en MTI on ne donne pas un coup de langue à chaque note comme on le ferait en flûte à bec. On peut se servir de la langue pour séparer deux notes qui se suivent (au lieu d'utiliser les doigts, cf les ornementations). On peut aussi cumuler un coup de langue et une ornementation aux doigts.
Toutes ces possibilités vont faire votre style.

5.5 Le souffle

Il doit être continu, ne pas relancer un coup de souffle à chaque note. En MTI, le jeu est fluide !

Le choix du moment de la reprise de la respiration est très important : on ne doit pas reprendre son souffle sur un temps fort. Généralement le temps de la reprise du souffle est de la durée d'une croche (que l'on doit supprimer, bien évidemment, sinon on se décale). Il faudra donc préférer la respiration sur des croches faibles. Il faut aussi garder à l'esprit qu'il vaut mieux éviter de reprendre sa respiration au même moment, pour éviter l'effet mécanique et prévisible ... Varier les endroits où l'on reprend sa respiration aide aussi aux variations.
cf vidéo de Bourgui sur la carrure et la respiration: http://fluteirlandaise44.wordpress.com/2012/10/09/carrure-et-respiration/


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